Lettre ouverte aux agents et au corps diplomatique du Ministère des affaires étrangères en poste dans la deuxième circonscription des Français de l’étranger

Premier député de la circonscription des Français établis en Amérique Latine et dans les Caraïbes, je sais que la présence française repose en grande partie sur les épaules des agents et du corps diplomatique du Ministère des affaires étrangères.

lls sont, avec les élus de Français de l’étranger, les premiers de cordée, d’une certaine façon, sur le continent, comme nous avons pu le voir lors de la crise COVID. Je constate aujourd’hui avec tristesse à quel point le réseau diplomatique, culturel et consulaire a été notoirement affaibli dans la circonscription.

Depuis son élection Emmanuel Macron a infligé une cure d’austérité au réseau, avec une réduction de 10 % de 2018 à 2022 de la masse salariale sous prétexte de rationalisation et de modernisation. Cette politique s’accompagne toujours d’un discours vantant l’amélioration de la qualité des services publics, et d’un environnement de travail modernisé… avec toujours moins de moyens.

Les effets d’annonce des Etats généraux de la diplomatie n’ont d’ailleurs pas fait long feu. L’annonce de la création de 700 emplois et l’augmentation du budget 2024 communiquées avec force furent gelées dans les semaines qui suivirent en raison de la coupe budgétaire de 10 milliards annoncée début 2024 par Bercy. Le Quai d’Orsay reste dans l’attente des promesses de réarmement du ministère, non tenues.

Dans un tel contexte, le réseau consulaire ne peut plus répondre qualitativement aux attentes des Français de l’étranger. La dissolution décidée brutalement, avec une convocation aux urnes dans les vingt jours, met les agents dans une situation éprouvante.

La baisse des budgets s’est aussi accompagnée d’une réforme inique. La suppression des deux corps constituant la hiérarchie du Quai d’Orsay - celui des conseillers des affaires étrangères et celui des ministres plénipotentiaires, qui vont être « mis en extinction » à partir de 2023, dans le cadre de la réforme de la haute fonction publique, engagée par le président Emmanuel Macron, a été le coup fatal.

Dans l’esprit d’Emmanuel Macron, qui pense sans doute tout pouvoir faire, il serait donc possible de déployer une action diplomatique ambitieuse sans diplomate.

Il est temps de mettre fin à cette politique, et de proposer des jours meilleurs pour notre pays, qui ne doit pas s’abandonner au pire. La décision solitaire prise par le Président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale place le pays devant un abîme, avec le risque d’un affaiblissement sans précédent de notre pays vis-à-vis de nos partenaires, d’une dégradation de notre image et notre influence en Europe et dans le monde.

Élu député, je serai un porte-parole exigeant et déterminé à changer cette situation qui affaiblit la présence française dans le monde.

Sergio Coronado, ancien député Candidat Nouveau Front Populaire “Deuxième circonscription - Français de l’étranger”